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Les forces vives du territoire de La Réunion rassemblent autour d'un projet d’éolien en mer flottant

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Saint-Denis de La Réunion, le jeudi 8 février 2024 - Akuo et BlueFloat Energy, en partenariat avec le Cluster Maritime de La Réunion et celui de la Transition Energétique Temergie, ont organisé ce jeudi une matinée d'informations et d'échanges sur les perspectives de l'éolien en mer à La Réunion. L’occasion pour ces acteurs, pionniers de la technologie, de présenter leurs perspectives sur ce projet énergétique d’envergure, mais également de décliner leur approche centrée sur la valeur ajoutée apportée au territoire. Les opportunités et les enjeux industriels de l’éolien en mer pour l’île ont été au cœur des discussions de deux tables rondes rassemblant institutionnels, associations et entreprises.  

Déjà associées dans le cadre d’un appel d’offres en Méditerranée lancé par l’Etat pour la réalisation de deux projets éoliens en mer flottant, les sociétés Akuo et BlueFloat Energy développent sur l’île de la Réunion un projet éolien flottant d’une puissance d’au moins 200 MW, conformément aux ambitions politiques locales et nationales. L’éolien en mer, technologie bénéficiant de nombreux retours d’expériences, combine ressource inépuisable pour la production d’électricité locale, à faible impact sur l’environnement et résilience. En France hexagonale, la production d’électricité d’origine éolienne s’est élevée à 25,0 TWh au cours des trois premiers trimestres 2022, soit 7,4% de la consommation électrique française.

Une électricité jusqu’à deux fois moins chère

La mise en œuvre de ce projet éolien flottant à La Réunion permettrait une production d’énergie renouvelable additionnelle décisive pour la stratégie d’autonomie énergétique de l’île. Et ce particulièrement dans un contexte insulaire contraint en termes de capacité de production d’énergies renouvelables locales à terre. Un projet éolien flottant de 200 MW à La Réunion générerait environ un quart de la consommation d’électricité de l’île.  

La mise en place d’un tel projet éviterait l’émission de 210 000 t CO2éq/an1 et garantirait un prix d’achat de l’électricité stable et acceptable pour les citoyens, alors qu’une hausse significative des coûts de production d’énergie sur l’île a été annoncée par la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) du fait d’une plus grande importation de biomasse en remplacement des combustibles fossiles (voir détails en annexe). 

Une technologie à faible impact environnemental, adaptée aux contraintes géographiques et aux conditions météorologiques de La Réunion

Le contexte insulaire induit des contraintes techniques et logistiques qui imposent de bâtir dès à présent une filière industrielle locale, génératrice de plusieurs dizaines d’emplois aussi bien dans les phases de construction que pendant l’opération. L’éolien en mer flottant est une technologie adaptée à la géographique et aux conditions météorologiques de l’île. Du fait de la typologie de La Réunion, on trouve de grandes profondeurs d’eau en s’éloignant de la côte. Les flotteurs, ancrés en plusieurs point sur les fonds marins, présentent moins d’enjeux pour la faune et la flore marine locale que la plupart des fondations utilisées pour des éoliennes posées.

En outre, l’industrie de l’éolien flottant a élaboré des solutions techniques résistantes aux conditions climatiques extrêmes et en particulier à celles de l’ile de La Réunion, régulièrement soumise aux cyclones. Pour preuve, des éoliennes flottantes ont fait la démonstration de leur résilience aux supertyphons au Japon. D’autres territoires aux conditions climatiques et de site similaires à celles de La Réunion développent aujourd’hui des parcs au large de leurs côtes, notamment en Asie et aux Etats-Unis.  

Un projet de territoire soutenu au niveau institutionnel  

Ce type de projet répond à une attente forte du gouvernement et des élus locaux. En effet, dès mars 2022, le Comité Interministériel de la mer (CIMer) recommandait de faire rapidement émerger ce type de projets. Le gouvernement, par la voix de son Secrétaire d’état à la Mer a confirmé son souhait de “lancer des projets ambitieux sur l’éolien flottant” lors de sa visite sur l’île de La Réunion en novembre 2022. 

Eric Scotto, président et co-fondateur d’Akuo : « L'éolien flottant est une des technologies qui nous permettra d’atteindre l’autonomie énergétique de l’île et c’est surtout la seule qui garantira un coût de l’électricité maîtrisé vu la richesse en vent de la Réunion, une ressource stable et inépuisable. L’éolien flottant doit être le prochain phare de La Réunion. » 

Clément Mochet, Directeur de BlueFloat Energy France : « L’île de la Réunion concentre un certain nombre d’enjeux techniques forts à prendre en compte pour la réalisation de notre projet. On pense évidemment aux cyclones, très similaires à ceux rencontrées par exemple à Taïwan, ou aux grandes profondeurs d’eau, voisines de celles rencontrées en Californie. Ces deux géographies développent actuellement l’éolien en mer flottant. Correctement intégrés dans les études, ces paramètres ne sont pas limitant pour la réalisation du projet. L’intégration du projet au réseau électrique est également un réel enjeu, il ne fait que mettre en exergue la nécessaire évolution du système électrique de l’île pour intégrer des sources de production d’énergie propres et décentralisées. »

Les deux acteurs aux expertises complémentaires - Akuo, par sa connaissance fine des enjeux énergétique sur le territoire de La Réunion et BlueFloat Energy, spécialiste de l’éolien en mer, étudient depuis plus de deux ans l’opportunité de ce projet d’éolien flottant au large de La Réunion. Situé au large de Sainte-Marie/Sainte-Suzanne entre 5 et 10 km des côtes ce projet pourrait voir le jour à l’horizon 2030.  

Une électricité à faible impact environnemental, indépendante des importations pour une réelle autonomie énergétique et avec des coûts maitrisés, sont autant d’arguments en faveur du projet d’éolien en mer. 

Annexe

Chiffres sur le prix de l’électricité à La Réunion

  • Le prix moyen de production d’électricité à La Réunion était de 267 €/MWh en 2021 alors qu’il se situe entre 50 et 100€/MWh en France hexagonale.  

  • Aujourd’hui cette différence de prix est absorbée grâce à la CSPE qui permet d’assurer la continuité du territoire français en termes de prix de l’électricité en Outre-mer et Corse. Elle s’élevait à 2,5 milliards d’euros en 2022, pour l’ensemble des territoires concernés.

  • La PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Energie) a donné en 2023 une prévision d’augmentation significatif du coût de la production d’électricité à La Réunion consécutif au passage d’un mix électrique sur l’ile basé sur le charbon et le diesel à un mix électrique basé sur la biomasse importée. Le prix de l’électricité réunionnaise passerait ainsi en 2024 à 455€/MWh pour la biomasse liquide et 368€/MWh pour le pellet.  

  • Cette augmentation ne pourra, à terme, qu’avoir un impact sur les factures d’électricité. La construction d’un projet éolien flottant à La Réunion permettrait de contenir cette hausse, compte tenu d’un prix cible de l’ordre de 200 €/MWh. 

 

 

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Agrivoltaïsme : 15 ans d’expérience réunionnaise ont permis de créer une filière qui s’impose en Europe

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Saint-Denis de La Réunion, France, mercredi 7 février - L’agrivoltaïsme est né à La Réunion il y a 15 ans. Depuis, l’expérience réunionnaise a essaimé un peu partout en Europe. A l’occasion de cet anniversaire, Akuo producteur d’énergie renouvelable et pionnier de l’agrivoltaïsme, a réuni les acteurs du secteur à La Réunion pour échanger autour de l’avenir de la filière.

L’événement s’est déroulé dans l’enceinte du centre de détention du Port, sous les serres agrivoltaïques anticycloniques de Bardzour, projet visionnaire et emblématique d’Akuo. Une activité de maraichage y allie production solaire et programme de réinsertion sociale par l’agroécologie dispensé aux détenus.

La première centrale agrivoltaïque, couplant production agricole et production d’énergie solaire, voit le jour à Pierrefonds, fin 2009. Depuis, plus de 20 projets de ce type ont vu le jour au sein du Groupe Akuo, à La Réunion, à Mayotte, aux Antilles, en Nouvelle-Calédonie et en France hexagonale, pour une capacité totale installée de plus de 150 MWc.

L’agrivoltaisme à La Réunion : 15 ans de protection contre les aléas climatiques 

Le territoire de La Réunion a développé un écosystème résilient aux phénomènes extrêmes (cyclone, tempête et sécheresse) devenu une source d’inspiration pour les territoires nouvellement touchés par les conséquences du changement climatique. Les serres anticycloniques ont maintes fois prouvé leur utilité, protégeant efficacement les récoltes contre les aléas. A La Réunion, depuis l’installation des premières serres en 2011, l’ensemble des cultures ont ainsi été préservées, y compris lors du récent cyclone Belal.

Une amélioration des rendements et une source de revenus complémentaires pour les agriculteurs

Optimisation de la lumière, serres photovoltaïques anticycloniques, trackers, système de gestion de l’eau... en 15 ans, le modèle n’a eu de cesse d’évoluer, les solutions technologiques se sont affinées au gré des particularités des terrains agricoles, des zones géographiques, des besoins des cultures, de travaux et d’échanges main dans la main avec les agriculteurs. Les investissements en recherche et développement menés par le Groupe Akuo permettent aujourd’hui de développer des modèles qui optimisent la luminosité sous les structures. Des outils de pilotage ont été élaborés pour maitriser le stress hydrique à l’aide d’un système de récupération des eaux de pluie excédentaires, de stockage et de redistribution par goutte-à-goutte ou micro-aspersion. Une seule constance : Akuo s’engage sur le long terme aux cotés des exploitants, et propose un accompagnement sur leur développement, de la semence jusqu’à l’assiette. En contrepartie de l’installation des panneaux via des baux emphytéotiques, les agriculteurs perçoivent un complément de revenus.

« Grâce aux serres photovoltaïques, toute l’eau des toits est récupérée pour être réutilisée sur l’exploitation. Cela représente une économie de 9m3 d’eau par jour. Multipliez cela par 30 jours, l’économie mensuelle n’est pas négligeable. » Jean Bernard Gonthier, agriculteur à Saint-Joseph.

Avenir de l’agrivoltaïsme : des décrets très attendus

L’adoption de la Loi d’accélération des énergies renouvelables, début 2023, instaure pour la première fois un cadre légal pour l'agrivoltaïsme. Les décrets d’application encore en attente permettront de mettre en place des gardes fous et des garanties nécessaires, imposant aux installations de maintenir les rendements agricoles et de fournir un double service, à savoir la protection contre les aléas climatique et l’adaptation aux effets du changement climatique. Ces annonces doivent s’inscrire dans une réalité territoriale qui permette l’accélération et la généralisation de ce type de projets.
 

« L’avenir de l’agrivoltaïsme est conditionné au cadre légal qui doit impérativement s’organiser autour de la filière. Il est aujourd’hui nécessaire de mettre en place une législation qui englobe toutes les géographies mais qui soit aussi capable de s’adapter à chaque territoire et aux spécificités de chaque agriculteur. C’est un postulat indispensable pour que les technologies autour de l’agrivoltaïsme continuent d’accompagner la transition agricole et que cela reste un partenariat gagnant-gagnant, pour les agriculteurs, les producteurs d’énergie et la planète.» Eric Scotto, co-fondateur et Président d’Akuo.

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